Lorsque l’on commence à investir, on préfère éviter les erreurs et ne pas perdre nos économies. Interview avec Charles De Jager, COO d’Investally qui nous parle des plus fréquentes et de ce qui amène à les réaliser.
Pour reprendre le sujet de notre précédent podcast Charles, est-ce que je dois avoir des objectifs précis lorsque je décide d’investir ?
- Effectivement, c’est un bon début pour toutes les raisons que nous avons évoquées. On sait où on va, à quelle échéance, avoir un but nous motive à remplir nos objectifs également. Cela permet de se retirer au bon moment, d’avoir un moment précis et permettre de ne pas avoir cet effet casino.
Quelles sont les lacunes des nouveaux investisseurs frileux ?
- Ce qui pêche c’est l’éducation, on ne l’apprend pas à l’école. En tant qu’humains, on a peur de ce qu’on ne connaît pas. En France, le tabou autour de l'argent est ancré et il va être difficile à gommer si nous n’agissons pas. On diabolise les chiffres, on voit de la jalousie quand les gens gagnent beaucoup d’argent. Mais en fonction de notre contexte familial, la transmission ne se fait pas de la même manière. Le problème, c’est que les conséquences elles sont visibles dans le quotidien de chacun et la situation économique avec l’inflation etc qui n’aide en rien.
La peur réside-t-elle dans le symbole de l’argent ou dans la banque, les banquiers, les assureurs etc ?
- Je pense que tout le monde s’est déjà dit, mon banquier ou mon assureur, il me propose des choses mais son seul but c’est de m’entuber, de me prendre des frais et de garder son client. Je ne vous parle même pas des conseillers en gestion de patrimoine, dit-il en souriant, rien que le titre de leur métier peut ne pas inspirer confiance. Si on a pas confiance en la personne à qui on confie notre argent et donc notre sécurité en quelque sorte, forcément la relation ne se passe pas bien. Pour éviter cela, c’est important de se renseigner sur ce qu’il est possible de mettre en place selon son budget et ses objectifs comme on en parlait tout à l’heure.
Donc un livret A c’est pas la solution ?
- C’est important d’avoir un “matelas d’atterrissage” en cas de problème à votre domicile, avec votre véhicule, avec vos enfants, bref des problèmes qui n'étaient pas anticipés dans le budget mensuel habituel. Il est conseillé d’avoir 3 mois de salaire sur un livret A pour avoir de l’argent facilement récupérable en cas d’urgence. Une fois que vous avez cette somme, vous pouvez la laisser prendre 3 petits % par an et commencer à envisager d'alimenter un autre portefeuille qui aura des rendements meilleurs pour la retraite par exemple.
Comment faire pour que ce soit un minimum rentable ?
- La clé c’est la diversification, voilà on met pas tous ses œufs dans le même panier. C’est une phrase que vous allez beaucoup lire lorsque vous ferez vos recherches, toujours avoir une option B. On ne peut pas prédire l’avenir , là tout de suite je peux pas vous dire ok l’action l’oréal elle va prendre 8% c’est tout de suite qu’il faut investir et vous mettez toutes vos économies dessus. Parce que si leur nouveau produit flop vous allez perdre de l’argent. L’idéal c’est de prendre des ETFs puisque y’a un peu de tout que ce soit secteur, région du monde, matières premières. Vous pouvez restez assez global avec un cac 40, un s&p 500 ou investir selon vos centres d’intérêts euh la cybersécurité, les énergies renouvelables, l’égalité hommes femmes…
Et les rendements vont-ils être rapides ?
- L’inconvénient avec l’investissement et l’épargne c’est que c’est un marathon, pas un sprint. C’est aussi pour cela qu’il est important de poser des objectifs. Vous pouvez investir quelques euros par mois, petit à petit et vous constituer un capital. Pas de risques de prise de décisions impulsives ou de suivre des tendances qui sont populaires encore moins longtemps qu’une danse tiktok.
Pour récapituler les grandes erreurs sont : ne pas avoir d’objectif, ne pas se renseigner, ne pas se diversifier, ne pas attendre que ça porte ses fruits. Plusieurs articles et podcasts sont déjà disponibles sur les sujet abordés dans cette interview sur notre site internet.
