Les quatre profils types des nouveaux investisseurs
Ils sont « néophytes », « non-informés », « dynamiques » et « consciencieux » voilà les profils définis par l’étude de l’OCDE pour l’AMF qui permet de connaître les nouveaux investisseurs particuliers français.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a été commanditée par l’Autorité des Marchés Financiers afin de réaliser une étude sur les nouveaux épargnants. Au total 8000 personnes ont été interrogées, parmi lesquelles on retrouve 2000 investisseurs particuliers, la moitié ayant investi pour la première fois il y a moins de trois ans.
La pandémie a poussé un bon nombre de personnes à commencer à investir grâce aux taux faibles. La majorité sont des hommes de moins de 35 ans avec un niveau d’éducation et des revenus plus élevés que la moyenne. La diversification des portefeuilles est démocratisée auprès des trois quarts de ces nouveaux investisseurs. Nombreux sont ceux qui investissent régulièrement et sont donc actifs avec leurs portefeuilles. Les ETFs sont utilisés par 11% des nouveaux investisseurs contre 9% des investisseurs traditionnels.
La catégorie socioprofessionnelle diffère des investisseurs traditionnels on retrouve 6% de retraités contre 28% chez les investisseurs traditionnels, seule catégorie en baisse contrairement aux employés, ouvriers, étudiants, chômeurs et personnes au foyer avec une différence de 6 à 9% selon la catégorie.
La crypto populaire chez les nouveaux investisseurs.
Les cryptos sont très populaires et présentes dans 54% des portefeuilles de ces nouveaux investisseurs, contre 25% chez les investisseurs traditionnels. 11% des nouveaux investisseurs n’ont d’ailleurs que de la crypto dans leurs investissements. L’OCDE rapporte que les trois quarts de ces sondés ont investi moins de 10 000€. La moyenne d’investissement est de 6700€ en crypto, en financement participatif ou en bourse.
Risque et rendements, un enjeu pris en considération.
L’adjectif “consciencieux” correspond aux nouveaux investisseurs. Nous l’avons vu avec la cybersécurité mais cela ne s’arrête pas là. L’objectif pour 80% des 18-24 ans est de faire de l’argent rapidement. Pour 60% des nouveaux investisseurs, leurs placements sont probablement ou certainement trop risqués. Les investisseurs traditionnels et les nouveaux s’accordent sur la part d’investissement à risque modéré, environ 61% pour les deux catégories.
La durabilité des investissements est également prise en compte par 83% d’entre eux.
Un public jeune avec de nouvelles pratiques :
Les applications et les sites internets spécialisés sont les canaux privilégiés par 70% des nouveaux investisseurs pour réaliser leurs transactions. La même proportion ne souhaite pas investir sur le long terme, soit 10 ans contre seulement 37% chez les investisseurs professionnels. Ces jeunes investisseurs s’intéressent à l’épargne par curiosité à 29% et ont vu une publicité sur les réseaux sociaux.
Néanmoins une grosse majorité prend en compte la cybersécurité dans leurs investissements. Que ce soit avec différents mots de passe ou la vérification de la fiabilité de la plateforme utilisée. Cela reste à nuancer puisque seule la moitié déclare le faire de façon régulière.
Si 7% des nouveaux investisseurs déclarent ne pas s’être renseigné avant de se lancer, pour les autres leurs canaux d’information sont diversifiés et rarement officiels : réseaux sociaux, influenceurs, cercles d’amis, de famille et de collègues on retrouve également des médias spécialisés et pour 49% des conseillers financiers professionnels.
Mais l’étude révèle que 67% des nouveaux investisseurs ne saisissent pas les concepts essentiels liés à l’épargne et à l’investissement. Un chiffre qui inquiète l’Organisation de coopération et de développement économiques.
L’éducation financière pour les particuliers, l’enjeu nécessaire pour le secteur financier
L’AMF met à disposition du contenu pour le grand public et pour les professionnels afin qu’ils comprennent l’écosystème de la finance. Au total, 80% des nouveaux investisseurs connaissent l’Autorité des marchés financiers et est considérée comme une source fiable. Les interrogés ont indiqué leurs attentes en termes de contenu éducatif pour continuer au mieux leurs investissements. Leurs préoccupations portent sur des informations “claires, accessibles, complètes, ciblées et interactives tout en étant rendues ludiques”. Quant au contenu, “ils aimeraient connaître les risques associés aux produits d’investissement, leur rentabilité, les arnaques et fraudes ainsi que des informations sur la finance durable.” Dans son rapport, l’AMF indique que de nombreuses informations sont déjà disponibles aux nouveaux investisseurs sur leur site internet.
Cette étude nous montre le nouveau visage des investisseurs. Ils sont actifs dans leurs investissements, se pensent assez qualifiés malgré certaines lacunes, prennent en compte la sécurité et la durabilité dans leurs investissements. Leur épargne et leurs revenus leur permettent d’investir pour la plus grande majorité. Il est donc important de leur apporter les clés pour approfondir leurs connaissances financières.